Les investisseurs se trouvent souvent face à un dilemme majeur : faut-il opter pour une gestion dynamique ou suivre la tendance du marché sans intervenir ?
Chaque approche possède ses atouts et ses limites, liés aux objectifs, aux coûts, et au temps que l'on souhaite consacrer à la gestion de son portefeuille.
À travers cet article, nous explorerons l'histoire, les mécanismes et les implications concrètes de ces deux stratégies afin de vous aider à prendre une décision éclairée et alignée sur votre profil financier.
Qu'est-ce que l'investissement actif ?
L'investissement actif consiste à prendre des décisions régulières pour tenter de surperformer le marché. Cette stratégie, largement pratiquée par les fonds mutuels et les hedge funds, repose sur une veille constante des informations financières, des rapports d'analystes et des indicateurs économiques.
Un gérant actif peut se spécialiser dans différentes approches : l'analyse fondamentale approfondie pour évaluer la valeur intrinsèque d’une entreprise, l’analyse technique des tendances pour anticiper les mouvements de prix, ou encore l’arbitrage pour tirer parti des inefficiences du marché.
La journée d’un gestionnaire actif débute souvent avant l’ouverture des marchés. Il passe en revue les nouvelles macroéconomiques, les résultats trimestriels et les recommandations des banques. Chaque transaction est motivée par une thèse claire, validée par des modèles quantitatifs ou un jugement expert.
Toutefois, cette méthode demande une implication personnelle ou celle d’un professionnel dédié, ainsi qu’une excellente connaissance des mécanismes financiers. L’objectif est de générer rendements supérieurs à ceux du marché, mais le risque de s’écarter de la tendance générale demeure élevé.
Qu'est-ce que l'investissement passif ?
À l'opposé, l'investissement passif vise à répliquer la performance d’un indice boursier de référence, comme le S&P 500, le MSCI World ou le CAC 40. Cette philosophie, démocratisée par John Bogle et le lancement des premiers fonds indiciels chez Vanguard dans les années 1970, s’appuie sur la conviction que le marché, à long terme, crée de la valeur.
Les investisseurs achètent des parts d’ETF ou de fonds indiciels, sans tenter de battre le marché. Avec des transactions minimales sur le long terme, cette approche limite les coûts et les risques liés à la gestion active.
La simplicité de cette méthode permet à chacun de se concentrer sur son horizon de placement et ses objectifs, sans être distrait par les fluctuations quotidiennes ou les analyses complexes.
Coûts associés et impact sur les rendements
L’un des critères déterminants dans le choix entre actif et passif est le coût. Les frais de gestion influent directement sur la performance nette obtenue par l’investisseur.
En moyenne, les fonds gérés activement facturent des frais annuels compris entre 1,5 % et 2 %, tandis que les ETF et fonds indiciels facturent souvent moins de 0,2 % par an. Cette différence, même minime, pèse lourdement sur les économies à long terme.
Sur un capital de 50 000 CHF investi pendant dix ans, la différence de frais peut atteindre plusieurs milliers de francs, ce qui réduit sensiblement le rendement net de l’investisseur actif par rapport au passif.
Outre les frais de gestion, il convient aussi de considérer les coûts de transaction, les spreads d’achat/vente et les frais d’entrée ou de sortie spécifiques à certains fonds.
Risques et potentiels de rendement
Le caractère spéculatif de la gestion active implique des risques accrus sur le capital. Chaque décision prise pour surperformer le marché peut se solder par une perte, surtout en période de forte volatilité.
Par ailleurs, l’illusion de contrôle et le biais de confirmation poussent parfois les investisseurs à multiplier les opérations inutiles, générant des frais supplémentaires et des erreurs d’appréciation.
En revanche, l’investissement passif offre une diversification automatique et permanente, réduisant l’impact d’un titre ou d’un secteur en difficulté. Les fluctuations restent inévitables, mais la discipline de rester investi à long terme permet généralement d’absorber les crises et de bénéficier de l’effet de capitalisation.
Statistiquement, la plupart des fonds actifs n’arrivent pas à battre leur indice de référence sur dix ans, même après ajustement des frais. Cela souligne la difficulté de maintenir une performance constante, d’autant plus lorsque le marché est efficient.
Avantages et inconvénients
Chaque approche présente des forces et des faiblesses qui répondent à des profils d’investisseurs différents :
- Investissement actif : potentiel de rendements plus élevés, flexibilité pour profiter des opportunités du marché.
- Exige du temps, des compétences financières avancées et engendre des frais supérieurs, avec un risque de performance variable.
- Investissement passif : simplicité de mise en œuvre, coûts réduits, moins de stress lié aux fluctuations quotidiennes.
- Rendements généralement alignés sur la moyenne du marché, moins de contrôle sur la composition précise du portefeuille.
Aspects fiscaux et efficacité
La rotation fréquente du portefeuille dans la gestion active génère des plus-values imposables, ce qui peut alourdir la facture fiscale. À l’inverse, la stratégie passive, nécessitant peu d’achats et de ventes, induit moins d’opérations fiscales au fil du temps et une meilleure efficacité fiscale globale.
De plus, certains ETF offrent des mécanismes de distribution optimisés, reportant l’imposition des gains et maximisant la croissance du capital investi.
Comment choisir la stratégie adaptée ?
Pour déterminer la méthode la plus adaptée, il est essentiel d’évaluer trois critères principaux :
- Votre horizon de placement : court terme ou long terme.
- Votre tolérance au risque et votre capacité à supporter les pertes.
- Le temps et les ressources que vous êtes prêt à consacrer à la gestion.
Si vous débutez ou si vous recherchez la simplicité, l’approche passive offre une solution fiable et peu coûteuse. Vous pouvez ainsi vous concentrer sur vos projets sans passer des heures à analyser les marchés.
Pour les investisseurs expérimentés, prêts à analyser le marché quotidiennement, la gestion active peut être attractive, à condition de maîtriser les mécanismes financiers, de contrôler rigoureusement les frais et d’adopter une méthodologie éprouvée.
Il est également possible de combiner les deux méthodes : dédier une partie du portefeuille à des fonds passifs pour la stabilité, et réserver une fraction à des stratégies actives pour capter les opportunités les plus prometteuses.
Conclusion
Le choix entre investissement actif et passif dépend avant tout de votre profil, de vos objectifs et de votre disponibilité. Il n’existe pas de solution universelle, mais une réflexion structurée vous permettra de trouver l’approche la plus cohérente.
En pratiquant une allocation équilibrée et en restant fidèle à votre plan financier, vous pouvez optimiser vos rendements tout en maîtrisant les risques et les coûts. Adoptez une vision à long terme et réaliste pour bâtir un patrimoine solide et durable.
Références
- https://curvo.eu/fr/article/investissement-actif-vs-passif
- https://www.alpian.com/fr/blog/investing/active-vs-passive-investing
- https://francescpi.com/scpi/questions-frequentes-scpi-faq/difference-actifs-passifs
- https://www.louveinvest.com/scpi/investissement-passif
- https://dcfmodeling.com/fr/blogs/blog/comparing-active-passive-investing-strategies
- https://birdee.co/glossary/investissement-passif/
- https://www.investopedia.com/news/active-vs-passive-investing/
- https://finpension.ch/fr/connaissances/fonds-actifs-ou-passifs/